Afilal compte nous accueillir le 4 septembre avec des bâtons
Déclarations d'Afilal à Aujourd'hui le Maroc
Afilal : «Abbas El Fassi doit clarifier sa position»
Le secrétaire général de l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM),
Abderrazak Afilal, ne donne aucun crédit à la décision de son expulsion annoncée
par "Hamid Chabat et ses amis".
ALM : Un communiqué du bureau exécutif de l'UGTM, daté de dimanche
dernier, a annoncé votre limogeage définitif de la centrale. Qu'en pensez-vous ?
Abderrazak Afilal : C'est une aberration. Il y a un lobby et
une mafia derrière tout cela. Ceux qui tirent les ficelles, Benjelloun Al
Andaloussi et Hamid Chabat, entre autres, veulent s'accaparer l'UGTM. Mais ils
ne réussiront jamais à le faire. Et ce même si Hamid Chabat, le maire de la
ville de Fès, dépense tout l'argent du monde. La légitimité est de mon côté. En
d'autres termes, mon soi-disant limogeage n'a aucune valeur ni juridique ni
politique.
Pourtant, le bureau exécutif cite, pour justifier votre limogeage, des
articles précis du règlement intérieur …
Les statuts et le règlement intérieur de l'UGTM sont on ne peut plus clairs. Ils
stipulent que le secrétaire général de l'UGTM ne peut être remplacé ou limogé
que par le congrès. C'est la première irrégularité. Deuxième irrégularité : les
gesticulateurs ont décidé de transférer le siège du syndicat à Rabat. Or, les
statuts déterminent clairement l'adresse du siège, à savoir 9 rue Rif à
Casablanca. Il est impossible de changer cette adresse sans l'assentiment du
congrès.
Quand prendra fin cette guerre des communiqués entre vous ?
Ces personnes ont été renvoyées. Et définitivement. C'est l'assemblée générale
du syndicat qui l'a décidé. Car l'instance suprême après le congrès c'est
l'assemblée générale. Elle est composée des secrétaires locaux, provinciaux et
régionaux. Aucun de ces derniers n'est acquis à la cause de Hamid Chabat et ses
amis. Personnellement, je ne veux plus polémiquer, car comme je vous l'ai
expliqué, la légitimité est de mon côté.
Justement, ceux qui ont décidé de vous expulser de l'UGTM ont annoncé
leur volonté de se rendre dans votre bastion, à Casablanca, le 4 septembre
prochain, pour soumettre cette décision à l'assemblée générale. Quel accueil
leur réserverez-vous ?
Je peux vous assurer qu'on les recevra comme ils le méritent. Nous les expulserons
manu militari. Pas de quartier pour les traîtres et les voleurs. Si l'Etat
refuse de les sanctionner, les militants devront bien défendre leur syndicat.
Pourquoi, selon vous, "Hamid Chabat et ses amis" veulent vous
limoger ?
Je connais Hamid Chabat depuis très longtemps. Il n'a aucune histoire de
militantisme. Il s'est enrichi de manière fulgurante et rapide. C'est à se
poser d'énormes questions. Grâce à son argent, il a fait main basse sur la
jeunesse du parti, sur la section féminine et même sur cette ville impériale
qu'est Fès. Aujourd'hui, il veut s'attaquer à l'UGTM. C'est peut-être pour lui
un tremplin pour le secrétariat général du parti. Il souhaite succéder à Abbas
El Fassi.
En parlant du secrétaire général de l'Istiqlal, quelle est sa position
dans cette affaire ?
Sincèrement, j'ai l'impression qu'Abbas El Fassi est incapable de trancher. Je
lui enverrai une lettre dans laquelle je lui demanderai de clarifier sa
position quant à cette affaire. L'UGTM est une organisation parallèle de
l'Istiqlal. Ses militants soutiennent les candidats du parti et sont le fer de
lance de l'Istiqlal.
Le 30-8-2005
Par : Abdelmohsin EL HASSOUNI
http://www.aujourdhui.ma/couverture-details39029.html
UGTM : l’homme et la Centrale Créée le 20 mars 1960, l’Union
Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) a connu une évolution paisible
jusqu’à ce que les derniers soubresauts viennent faire éclater au grand jour
des luttes intestines jusqu’ici bien cachées.
Si
L’UGTM est fortement présente dans les secteurs de l’enseignement,
l’agriculture, l’industrie, les mines et les services. D’elle dépend une
organisation spécialisée qui s’occupe du secteur de la jeunesse active appelée
Jeunesse Ouvrière. Au Parlement, et comptant quatre conseillers, l’UGTM occupe
la troisième position en terme de représentativité syndicale, derrière la CDT
(Confédération démocratique du travail) qui compte 12 conseillers et l’UMT qui
en compte 7. L’UGTM occupe le poste de vice-président de l’Organisation
africaine du travail dont elle fut parmi les premiers fondateurs.
A elle seule, l’histoire, plutôt longue, de l’UGTM (Union générale des
travailleurs du Maroc) renseigne à plus d’un égard sur le véritable imbroglio
dans lequel la centrale se trouve actuellement.
Créée le 20 mars 1960 par les membres du parti de l’Istiqlal, elle est issue
d’une scission au sein de l’Union marocaine du travail. Elle a d’abord été
dirigée par le défunt Hachem Amine avant que « sentant qu’une conspiration la
guettait, l’Istiqlal a pris le contrôle et désigné, en 1965, Abderrazak Afilal
à sa tête », nous déclare Mohamed Larbi Kabbaj, parlementaire UGTM. Le très
controversé personnage est depuis le secrétaire général de l’UGTM. Dans son
organisation interne, l’UGTM est formée d’un bureau exécutif, actuellement
composé de 25 membres. Le nombre des membres avait « la particularité d’être
d’une grande élasticité, au gré de l’humeur du secrétaire général qui, agissant
en véritable dictateur et en infraction des statuts et règlements de
l’instance, le faisait et le défaisait, renvoyant des membres et en recrutant
d’autres en fonction de ses intérêts », explique Mohamed Zaynabi (Correction : Zainabi), membre
du même bureau.
Autres instances de décision, le comité central, composé de 150 membres,
l’assemblée générale, formée notamment des secrétaires des unions régionales et
locales, les secrétaires généraux des fédérations et des syndicats et le
secrétariat permanent chargé de la gestion au quotidien de la Centrale.
Assez paisible, à l’image même du parti dont la centrale est
la courroie de transmission, la marche de l’UGTM a également a été assez
visible.
e 30-8-2005
Par : Tarik QATTAB
http://www.aujourdhui.ma/couverture-details39030.html